Dès son jeune âge, Greg Buffalo, un opérateur d'équipement lourd à notre installation Mildred Lake dans le nord-est de l'Alberta, savait qu'il voulait intégrer les forces armées. Ayant grandi à Maskwacis, en Alberta et étant d'origine crie, le jeune Greg a été marqué par les soldats autochtones qu'il rencontrait aux pow-wow avec ses parents, voyant leur présence empreinte de dignité lorsqu'ils brandissaient avec fierté les drapeaux dans leur uniforme de militaire. 

« Même si je ne connaissais personnellement aucun soldat autochtone, ils étaient mes héros, » indique Greg.

Quand il avait sept ans, son père a amené lui et ses frères et sœurs à un spectacle aérien. Durant les performances percutantes des Canadian Forces Snowbirds, l'équipe nationale de voltige aérienne militaire du Canada, Greg a réalisé qu'il aspirait à servir son pays.

À l'âge de 26 ans, il s'est joint aux Forces canadiennes et a été envoyé à Montréal, au Québec, pour son entraînement. Lorsqu'il a fait face aux rigueurs de l'entraînement militaire et à des difficultés avec d'autres recrues qui ne l’acceptaient pas parce qu'il était autochtone, il a craint d'échouer. Il se souvient du conseil que son père lui a donné : « Tu pourrais servir dans l'armée pendant seulement cinq ans, ou 20 ans. Mais souviens-toi que la réserve où nous demeurons et ses résidents seront toujours là pour toi. Cette maison sera toujours ouverte pour t'accueillir. »

Greg Buffalo en uniforme.
Greg qui a terminé son entraînement de base pour les recrues à Montréal, au Québec.

À l'insu de Greg, les vétérans autochtones qui l'ont précédé ont également fait face à énormément d'adversité. Durant la Première Guerre mondiale, les Autochtones qui souhaitent servir le pays n'en ont pas eu l'occasion, car ils n'étaient pas considérés comme des « citoyens ». Durant la Deuxième Guerre mondiale, au retour de leur mission, les vétérans autochtones ont perdu leur statut autochtone et n'étaient pas admissibles aux avantages sociaux offerts aux vétérans non autochtones. Ce principe a perduré de 1932 à 1936, laissant un grand nombre de vétérans autochtones dans un état de désespoir.

Greg en uniforme devant un avion de chasse.
Greg dans son lieu de travail à la 4e Escadre Cold Lake devant l'un des avions CF-18 dont il a assuré l'entretien et le chargement en munitions.

Après avoir terminé son entraînement, Greg a suivi un cours sur les aéronefs, influencé par sa fascination permanente pour les Snowbirds, pour ensuite devenir technicien en aéronefs à la base des Forces canadiennes Cold Lake au nord de l'Alberta.

En 2001, Greg a suivi un cours de chargement en munitions, et peu après avoir terminé le programme, il a été promu de soldat à caporal. C'était une période inquiétante tandis que les événements du 11 septembre sont survenus.

« Je me souviens de ce matin du 11 septembre 2001, quand j'ai reçu un appel de mon sergent, m'appelant d'urgence au travail, se souvient Greg. Je me suis rendu à la base en vitesse. Je n'avais jamais vu une sécurité et une présence militaire aussi accrues. J'ai réalisé l'ampleur de la situation, et je me suis aussitôt senti mal et apeuré. »

Comme il avait visité les tours du World Trade Center en 1998, les nouvelles de leur chute étaient une expérience profondément bouleversante pour Greg.

« L'annonce de la chute des tours et des vies perdues était réellement terrifiante. »

Durant sa carrière militaire, Greg a acquis une vaste expérience, prenant part à différents cours de formation et exercices pour accroître son expérience sur le terrain.

« J'ai adoré mon métier, que ce soit le travail sur les avions de chasse, l'entretien des aéronefs et le chargement en munitions; chaque expérience était précieuse, pour moi et pour ma carrière. » 

Greg dans son uniforme de militaire.
2006, l'année où Greg a décidé de quitter l'armée et de poursuivre une carrière comme opérateur d'équipement lourd.

Son parcours dans l'armée a pris fin lorsqu'il a eu l'occasion de travailler comme opérateur d'équipement lourd aux installations de Syncrude. Le changement de carrière lui a permis de passer plus de temps avec ses trois enfants.

La Journée des vétérans autochtones, le 8 novembre, et le jour du Souvenir, le 11 novembre, sont des journées de réflexion et servent de rappels de la bravoure et l'altruisme dont ont fait preuve tous nos vétérans. Il s'agit également d'un moment pour rendre hommage à ceux qui ont servi et qui continuent de servir, en manifestant notre profonde gratitude pour leur dévouement et leurs sacrifices.