En tant qu’ancienne membre du Service de police d’Afrique du Sud (SAPS), Carina s’y connaît bien en matière d’intervention auprès d’une personne en situation de crise. Cela dit, il est plus facile d’offrir de l’aide à une personne dont les blessures sont évidentes. Venir en aide à quelqu’un dont les blessures ne sautent pas aux yeux est plus difficile, ce qui constitue l’une des principales raisons pour lesquelles Carina est formée comme secouriste en santé mentale à la mine de l’usine de base.

Pendant qu’elle était étudiante à l’université, Carina s’est jointe à l’escouade de réserve du SAPS et est restée cinq années à son service, ne réalisant pas les conséquences qu’aurait cet emploi sur sa santé mentale.

« Après avoir assisté à une situation grave ou stressante, les membres de mon escouade et moi-même prenions un café et en parlions, a raconté Carina. C’était notre façon d’obtenir des premiers soins en santé mentale; l’établissement de liens avec d’autres personnes qui comprenaient ce que nous vivions permettait d’alléger le fardeau mental. »

Lorsque son fiancé, qui était également policier, a été tué dans l’exercice de ses fonctions, Carina a quitté le service pour guérir et commencer une nouvelle vie. Elle a déménagé dans une autre ville, puis dans un autre pays, laissant derrière elle son réseau de soutien.

Lorsque les feux de forêt de 2016 sont survenus à Fort McMurray, où Carina et sa famille vivaient alors, le traumatisme de son passé est revenu la hanter. Elle a vécu une importante crise de santé mentale, elle a été hospitalisée plusieurs mois, et on lui a dit que sa vie ne serait plus jamais la même.

« J’ai été étiquetée comme “atteinte de maladie mentale” et rejetée par ma famille et mes amis, a expliqué Carina. J’avais honte et je me sentais seule, des sentiments que je ne souhaite à personne de ressentir un jour. »

Photo de Carina portant un t-shirt vert. Elle sourit, avec une clôture en bois en arrière-plan.
Carina, une secouriste en santé mentale à la mine de l’usine de base, raconte son histoire en matière de santé mentale afin d’aider les autres.

Depuis, Carina, qui travaille comme conseillère, Communications à la mine de l’usine de base de Suncor, a rétabli son réseau de soutien et est devenue une défenseure de la santé mentale, au travail et dans sa collectivité, partageant son histoire pour aider les autres.

« Le fait d’en parler a atténué mon sentiment de honte et m’a permis d’entrer en contact avec des personnes qui ont besoin d’aide, a expliqué Carina. Leur donner de l’espoir me donne un but. »

En tant que secouriste en santé mentale, Carina a reçu une formation sur la façon de repérer les symptômes d’une maladie mentale, d’engager des conversations difficiles et d’offrir de l’aide. Elle est également présidente bénévole du conseil d’administration de l’Association canadienne pour la santé mentale de la région de Wood Buffalo.

La santé mentale pour tous

Alors que les traumatismes liés au travail étaient auparavant associés aux premiers répondants seulement, des études récentes indiquent que le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est observé de plus en plus dans d’autres milieux de travail. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les employés de partout dans le monde courent un risque 83 % plus élevé de subir un TSPT depuis la pandémie de la COVID-19.

« La santé mentale est un problème auquel nous sommes tous confrontés chaque jour, a affirmé Iordanka Petzanova, spécialiste en santé mentale de Suncor. Même si la Semaine de sensibilisation à la santé mentale met davantage l’accent sur cette question, la façon dont nous interagissons et les stratégies d’adaptation que nous utilisons auront une incidence sur notre santé mentale. Cette philosophie s’applique à l’importance de la sécurité psychologique et à nos interactions avec ceux qui nous entourent au quotidien. »

Suncor a de nombreuses ressources sur le bien-être psychologique à la disposition des employés, y compris son programme d’aide aux employés et à leur famille et une formation axée sur la santé mentale.