Ce qui était jadis une salle de réunion standard au siège social de Suncor à Calgary est désormais un espace sacré destiné aux prières, aux cérémonies et à la réflexion.

Le siège social de Suncor à Mohkinstsis (Moh-gin-s-tis), qui est un mot en pied-noir signifiant Calgary, a de nombreux espaces où les gens peuvent se réunir, se rencontrer, collaborer et travailler, mais jusqu'à récemment, il manquait un espace pouvant être considéré sacré pour les employés et les visiteurs autochtones.

Plus tôt en septembre, une cérémonie a eu lieu pour souligner l'ouverture de la première salle de cérémonie et de purification en son genre au Suncor Energy Centre (SEC). L'espace sacré a été lancé et conçu par l'Indigenous Youth Advisory Council (IYAC) de Suncor, avec le soutien des équipes Installations et Relations avec les Autochtones; Brookfield Properties, les propriétaires du bâtiment du SEC; et le service d'incendie de Calgary.

Une cérémonie de purification est un rituel autochtone traditionnel qui consiste à brûler des remèdes sacrés, comme le foin d'odeur, la sauge, le tabac et le cèdre pour nettoyer et purifier un espace ou l'énergie d'une personne pour la prière. Il existe des espaces propices à la purification et des salles de réflexion dans d'autres installations de Suncor, incluant à la raffinerie de Sarnia et à Fort Hills.

Un bol de purification fait de coquille et de tresses de foin d'odeur placé sur une couverture autochtone traditionnelle sur une table.
Un bol de purification fait de coquille d'ormier est souvent utilisé pour brûler les remèdes lors d'une séance de purification.

Kainai Elder, « alezan » et Casey Eagle Speaker, de la Première Nation Kainai (Gaa-nah) dans le sud de l'Alberta a animé la cérémonie, qui comprenait une prière, des chansons et une séance de purification. « Cet espace n'est pas seulement destiné aux Autochtones, mais à toutes les personnes qui désirent prier et faire une séance de purification pour commencer leur journée avec paix et stabilité. »

C'est pendant la cérémonie que l'aîné Casey a donné le nom Kahnaatahpii Moyis à la salle, ce qui signifie « All Peoples’ Lodge » en pied-noir.

L'idée d'un espace sacré au SEC provient d'une membre du IYAC, Kahenientha Cross, qui assistait à une réunion débutant par une cérémonie de purification dans l'une des salles propices à la purification dans la bibliothèque publique de Calgary. Après la cérémonie de purification, elle a demandé pourquoi Suncor n'avait pas d'espace propice à la purification dans ses bureaux de Calgary. Sylvie Tran, vice-présidente, ESP – Risque opérationnel, qui rencontre le IYAC régulièrement en tant que membre du conseil de la Fondation Suncor Énergie, s'est demandé la même chose et elle savait qu'elle avait l'équipe appropriée pour réaliser ce projet.

 « L'une des premières choses que nous devions faire pour convertir l'espace était une évaluation des risques pour le feu, l'odeur et la fumée, mentionne Sylvie. Les membres de mon équipe se sont réunis et ont fait part de leurs domaines d'expertise pour appuyer le projet. »

Le travail effectué avec l'IYAC et les équipes Installations et Relations avec les Autochtones a transformé une salle de réunion en un endroit où les Autochtones et les non-Autochtones peuvent tenir des cérémonies de purification, prier et réfléchir.

Un crâne de bison et des tresses de foin d'odeur sont posés sur une peau de bison. Il y a une œuvre d'art autochtone sur le mur.
Un crâne et une peau de bison du troupeau de Syncrude sont présentés dans l'espace sacré. Le bison est un animal sacré dans plusieurs cultures autochtones; sa capture est effectuée selon une cérémonie et avec gratitude au Créateur.

Dr Michael Lickers, spécialiste, conseiller en relations, a appuyé les activités afin de configurer cet espace.

« Dans la communauté autochtone, la cérémonie de purification est une pratique courante, explique Michael. Lorsqu'une personne travaille dans un cadre d'entreprise, si elle traverse une période difficile et stressante, la purification peut l'aider à guérir et à enlever ce stress. »

La transformation de la salle de réunion en un espace sacré représentait davantage que l'installation de lumières tamisées, l'ajout d'œuvres d'art autochtones, de remèdes traditionnels et d'autres artéfacts sacrés. Elle nécessitait aussi la restructuration complète du système de chauffage, ventilation et climatisation (CVC) pour respecter les codes du bâtiment.

À l'approche de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation (JNVR) et de la Journée du chandail orange le 30 septembre, l'ouverture de cet espace est un rappel de l'importance de se renseigner sur la culture autochtone et son histoire comme étape vers le parcours de réconciliation. Il est important de se souvenir du douloureux chapitre de notre histoire au Canada, qui comprend l'interdiction aux peuples autochtones d'organiser des cérémonies comme la purification, et de bâtir des ponts afin de soutenir la compréhension et la guérison.