Lorsque JP Gladu a fait le long voyage de son domicile à la Première Nation de Sand Point dans le nord de l'Ontario jusqu’à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), il a été agréablement surpris.

« J'ai été renversé par la présence autochtone internationale à la COP 27, dit-il. C'était réconfortant de voir l'organisation et la représentation des peuples autochtones par rapport à la première COP à laquelle j'ai assisté il y a 22 ans. Le monde accorde un espace aux peuples autochtones et à nos systèmes de connaissances, ce qui est merveilleux. »

La présence autochtone évoquée par JP s'est étendue au-delà du pavillon autochtone à la conférence. Les cérémonies d'ouverture du Pavillon du Canada incluaient des protocoles culturels autochtones.

« Ce que j'ai apprécié du Pavillon du Canada était la cérémonie d'ouverture – il y avait trois femmes autochtones qui représentaient les Premières Nations et les Inuits ainsi que la présidente du Ralliement national des Métis, des interprètes inuites de chant guttural et Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique. C'était génial d'ouvrir le pavillon avec des femmes autochtones dans la cérémonie », dit JP, un Anichinabé qui siège au conseil d'administration de Suncor.

« Notre pays a réellement accordé un espace à la voix des Autochtones. »

La principale délégation du Canada à la COP 27 était composée d'environ 335 membres et incluait, en plus du ministre Guilbeault, d'autres politiciens et représentants de divers secteurs de la plupart des provinces et territoires ainsi que des jeunes et représentants autochtones.

JP a participé à la table ronde de l'Alliance nouvelles voies qui a eu lieu lors de la sixième journée de la conférence internationale, en compagnie de Justin Riemer, chef de la direction, Emissions Reduction Alberta; Mark Cameron, vice-président, Relations externes, Alliance nouvelles voies; Rhona DelFrari, chef du développement durable et vice-présidente principale, Engagement des parties prenantes, Cenovus; Rachel McCormick, directrice générale, Affaires intergouvernementales et internationales, Secteur de la politique stratégique et de l’innovation, Ressources naturelles Canada.

« La table ronde de l'Alliance nouvelles voies a été habilement menée, mais a causé des frictions, explique JP. Nous savions qu'il y aurait des perturbations, mais je ne m'attendais pas à une telle colère. C'était bouleversant. »

JP Gladu, assis sur une chaise, parle dans un microphone. Derrière lui se trouve un écran de télévision qui affiche le logo de l'Alliance nouvelles voies.
Lorsque JP Gladu s'est rendu en Égypte pour assister à la COP 27 en novembre dernier, il a été impressionné par l'augmentation de la présence autochtone comparativement à la première COP à laquelle il a assisté il y a 22 ans. 

Les perturbations se sont présentées sous la forme de manifestants qui ont interrompu la table ronde en se tenant avec des affiches qui portaient l'inscription : « Sortez les grands émetteurs du Canada », et qui ont ensuite quitté. Mais la perturbation la plus pénible pour JP est survenue pendant la période de questions.
« Dans la salle, il y avait une femme autochtone qui s'est exprimée en premier. Elle était remplie d'émotions et les a déversées à la table ronde. Elle n'a pas posé de questions et lorsqu'elle a terminé, elle s'est éloignée du microphone et a quitté la salle. C'était décevant qu'elle n'ait pas attendu pour écouter la réponse de la table ronde à ses commentaires. »

En tant que fondateur de Mokwateh, un cabinet de consultants qui partage le nom anichinabé de JP, et avec plus de 30 ans d'expérience dans le secteur des ressources naturelles, JP n'est pas étranger aux opinions contraires; en fait, il apprécie les conversations qu'elles suscitent. 

« Il n'y a pas de mal à avoir des avis divergents, c'est important pour la conversation, et il est important de se tenir mutuellement responsables, explique-t-il. Mais il faut avoir le courage de rester dans la pièce. Si vous ne restez pas dans la pièce, nous ne résoudrons rien. Nous devons aborder ces questions ensemble. »

Les protestations n'ont pas empêché JP d'avoir des conversations à la COP27. Il mentionne qu'il y avait un espace pour les conversations difficiles mais importantes, et il était clair que l'Alliance nouvelles voies est déterminée à respecter l'objectif de carboneutralité d'ici 2050.

« Il est essentiel que nous respections cet objectif, dit-il. Il y a de nombreuses personnes dans de grandes entreprises qui s'en soucient énormément, et nous savons que nous devons y arriver pour nos enfants, nos entreprises et un avenir plus propre. De plus, cela est logique sur le plan des affaires. »